OTAN en emporte le vent...

30/01/2022

Un peu de géopolitique dans un article d'un de nos membres fondateurs José Manuel BOUDEY sur la situation Russo/Ukrainienne.

Le président français prévient :

"en cas d'agression (russe contre l'Ukraine), il y aura une riposte".

Les Occidentaux essaient d'apparaître unis dans leur soutien à Kiev qui redoute une attaque militaire russe.

En effet les accords de Minsk 1 et Minsk 2 ont été contresignés par des ambassadeurs et un ancien président Ukrainien qui fut l'un des principaux dirigeants de poids du complexe militaro-industriel de l'ex-URSS situé dans le Donbass, l'OSCE en est également signataire.

S'il est vrai que cet accord doublé de son mémorandum Minsk 2 n'a pas été signé entre les chefs d'état, l'Ukraine a toutefois reconnu une certaine forme d'autonomie locale aux oblasts de Lougansk et oblasts de Donetsk.

L'achoppement vient d'une préséance :

D'ores la Russie souhaite que cet accord soit respecté au sens politique (Message de Sergueï Viktorovitch Lavrov à la Douma ce 26 janvier 2022), quant à l'Ukraine, elle souhaite qu'un désarmement puisse intervenir préalablement et qu'un échange de prisonniers puisse intervenir globalement.

Dans un second temps le gouvernement EuroMaïdan est fortement attiré par une entrée dans l'OTAN, or l'Ukraine fait non seulement partie du proche étranger de la Russie et est placée dans la sphère d'influence de la CEI.

De facto sa situation géographique la place à l'intersection des deux mondes chrétiens d'orient et d'occident.

Pour elle s'en détacher signifierait, une « instabilité gelée » permanente. Les chancelleries occidentales hors USA, souhaitent que l'on soit très discret car cela pourrait provoquer l'ire de l'ours Russe et la transformation en prophétie autoréalisatrice.

Pourtant, que veut le peuple ?

1) Une neutralité de l'Ukraine.

2) La transformation multilatérale des accords de Minsk 1 et Minsk 2 contresignés par les parties prenantes avec transposition de ces accords dans la loi nationale ukrainienne avec modification constitutionnelle.

3) Un traitement politique des oblasts de Lougansk et oblasts de Donetsk avec une large autonomie à l'instar de la Catalogne, le respect des langues et des minorités, enfin, un cessez-le-feu et une amnistie globale.

Qui plus est, une signature doublement bilatérale (ce qui permet le multilatéral) afin que les USA et l'OTAN ne viennent interférer dans la zone d'influence de la Russie, dans la CEI prévue dans les traités de l'OSCE et en tenant compte des accords de Minsk, c'est-à-dire en laissant les chefs d'état des nations concernées, contresigner ces accords.

Malheureusement nous avions cru que notre gouvernement œuvrait pour le multilatéralisme alors qu'il est largement inféodé aux USA et par conséquent à l'OTAN.

Nous avions pu croire que la transparence serait de mise à l'orée de cette crise pandémique sans précédent, or nous recevons depuis l'Europe occidentale, des Ukases belliqueuses, ripostes aux couts élevés, d'un président du conseil de défense sanitaire, là où nous aurions dû avoir un président du conseil de défense des armées.

J-M BOUDEY